Loire - 2011

17 Juin 2011, 10:29am

Publié par Jonathan Perret

A la poursuite du rêve

Canoé - Bivouac

1 semaine

Découverte et Ornithologie

Ah enfin, début juin nous sautons dans le canoé. Cela fait depuis le début de l'hiver que nous préparons le voyage. Canoé ou kayak ? Pliable oui rigide ? A l'étranger ou à coté de la maison ? Eau claire ou eau chaude ?

Au bout de quelques mois nous avons répondu à toutes les questions. D'abord un canoé pliable pour le retour en train et en principe un aller-retour en écosse pour profiter des Highlands à un moment ou le soleil ne devrait pas être trop timide. Finalement pour cause de paperasseries canino-rabiques (!) nous décidons de rester dans l'hexagone, sur la Loire.

Vanté comme un fleuve sauvage, le plus sauvage d'Europe selon certains, classé au patrimoine Mondial par l'Unesco, le choix paraît adapté. Reste à savoir d'où partir.

Pour le départ, à Vorey sur Arzon le niveau semble commencer à être navigable, malgré la sécheresse ,et nous pouvons laisser le camion sous bonne garde, pour l'arrivée, nous verrons bien où nous en serons 18 jours plus tard ...

Le 7 à la mi-journée nous entassons tout dans le canoé, à coté des trois gros sacs étanches on nous avons placé la nourriture, la popote, et nos affaires personelles, trouvent leurs places pêle-mêle, la tente, les matelas, le matériel d'ornitho, une grille de barbecue, le chien et ses affaires, tout le matériel plus ou moins utile pour les prochaines semaines.

Les premiers rapides, pourtants assez ridicules nous mettent le devant derrière, à la deuxième tentative le chien, voyant que cette fois ci c'est le dessous qui risque de se retrouver dessus préfère abandonner le navire et finir à la nage. A la troisième tentative nous avons échangé nos places et le canoé à l'air de se tenir tranquille. Même le chien retrouve confiance en ses maîtres.

Nous reprenons plus tranquilement le fil de l'eau quand arrivent les premières mauvaises surprises. La Haute-Loire est ponctuée de petits barrages, troués par des passes à poissons. Les poissons doivent y trouver leur compte mais pas les canoés pliables chargés. Pour les passer nous avons le choix entre plusieurs techniques que nous essayerons en fonctions du débit et des remous dans la "passe".

La plus rapide : faire glisser le canoé chargé sur les parties plus "moussues".

La plus alpine : encorder le canoé et le faire descendre par la passe en le retenant.

La plus originale : faire une rampe avec les karrimats pour éviter à la bâche de se déchirer sur le béton et glisser le canoé sur la pente du barrage.

La plus fastidieuse : tout décharger et tout recharger quelques dizaines de metres plus loin.

En ajoutant quelques passages avec très peu d'eau ( moins de 10 cm ) où nous devons hâler le canoé, sur des distances assez longues, le bivouac du deuxième jour nous voit arriver assez fatigués !

Nous apercevons de loin une cabane en bois, posé tranquilement un peu en hauteur de la rîve. Habitués au cabanes du Vercors nous imaginons déja nous sêcher devant le poele à bois en écoutant l'orage qui menace au loin. En réalité la cabane doit être régulièrement squattée le week end par des ados aux inspirations artistiques et à l'orthographe douteuses.

La tente et le feu de bois retrouvent alors tout leur attraît.

Le lendemain, le niveau d'eau à repris une allure normale, le rythme s'accélère et nous retrouvons une allure correcte. Malgré la petite pluie fine c'est un plaisir de ramer sur cette eau verte, silencieuse.

Les pagaies s'enfoncent doucement, entrainant dans leurs tourbillons le reflet des nuages.

Nous observons beaucoup d'oiseaux et le soir, malgré la proximité des maisons c'est un plaisir d'observer les rapaces qui tournent sur le fleuve.

C'est probablement ce que nous retiendrons de la Loire, des oiseaux par centaines qui se frayent un passage, ou un nid dans les grands pans de végétations des rîves abruptes. Malheureusement, partout ou le fleuve est accessible, se sont maisons, campings, parfois pâtures et leur corollaire de déchets.

Difficile souvent de trouver un lieu de bivouac accueillant. De ce fait nous écourterons le voyage pour profiter ailleurs de l'eau et du soleil revenu.