Spleen en Mer du Nord et Couleurs de l'Automne Norvégien

Laurie sur la langue du troll : Trolltunga !

Alors que nous venons de rentrer sur le parking de la ColorLine, la compagnie sensée nous emmener en Norvège, une pensée nous bloque net.

« - Putain, le vermifuge du chien !

- C'était vingt-quatre heure avant , la dernière fois ! »

La bateau part dans deux heures et rejoint le port de Kristiansand trois heures plus tard, à minuit. Nous partons vers le centre d'Hirtshals trouver un véto qui pourra faire un vermifuge de dernière minute, et, surtout, qui voudra bien antidater le soin. Les norvégiens tiennent a garder leur pays libre d'échinococcose et impose ce traitement, en plus du vaccin contre la rage à tous les chiens rentrant sur leur territoire.

Pas de vétérinaire a Hirtshals, c'est une dame croisé sur un parking au bord de la mer qui nous l'apprend. Elle sort son téléphone, cherche sur googlemaps et finit par appeler le véto le plus proche et l'informe de notre arrivée ! Au passage elle nous balance une petite boutade : « Ah mais vous êtes français ? Et pourtant je croyais que les français ne parlaient pas anglais ! ». Eux, par contre, sont parfaitement bilingues ...

Vingt minutes plus tard, nous attendons sagement au milieu des sacs de croquettes pour chiens stérilisés et les gamelles anti-morfale dans une « dyreclinic » danoise. La jeune vétérinaire donne sa pilule au chien, nous lui apprenons que nous partons le soir même, et … refuse d'antidater le soin : « I can be sued for that, you know ! ».

Désillusion, pas de négociation possible, nous voyons déjà le bateau partir sans nous. C'est le coup de grâce de notre départ laborieux vers le Nord.

Depuis que nous sommes partis de Haute-Savoie, le 7 octobre, nous attendions notre carte grise. Nouveau véhicule, la 205 à rendu son dernier souffle en septembre, nouvelle carte et longue attente de la préfecture et de la poste qui semble s'être ligués pour nous empêcher de monter vers l'hiver scandinave. Les souvenirs de notre tentative semi-ratée de 2011 remontent.

Ne voyant pas la boite au lettres se remplir en Haute-Savoie, nous montons à Lille voir mon frère et à Paris voir les cousins de Laurie. Grâce à eux nous échangeons l'attente d'une carte grise par une visite du Louvre, une découverte de Paris, un tour de vélodrome, une visite de ferme urbaine collective et quelques pintes belges.

Après un week-end à Paris et presque dix jours à Lille la carte grise est retrouvée par la mère de Laurie. La poste à déguisé le « pli expert suivi » en enveloppe anodine et était passée inaperçue. Deux jours à piaffer entre le parc de la citadelle et les rue pavées du vieux Lille et c'est enfin le départ. A bout de souffle nous étions prêt à partir avec le papillon temporaire de la carte, après-tout, Schengen nous doit bien aussi quelques avantages …

Au bout du compte, pas besoin de forcer la loi, nous traversons la Belgique et la Hollande rapidement, les autoroutes allemandes bouchonnées et en travaux beaucoup moins rapidement, puis, c'est le Danemark, dernière ligne droite.

Dernière ligne droite et dernière sueur froide. A la ColorLine nous ne rencontrons aucun problème à échanger notre billet pour le lendemain, ce qui nous donneras l'occasion d'aller jeter un coup d’œil à Skagen « The Northern Tip of Danemark ». Les longues plages de sable fin et blanc sur fond de mer bleu pastel, le ciel changeant et le vent permanent nous rappelle la côte d'Opale que nous sommes aller voir depuis Lille. Avec le plaisir de trouver quelques jeunes phoques en train de bronzer face au Skagerrak, le détroit qui sépare l'Europe de la Scandinavie. Il paraît que la mer en face de nous fait partie d'une de ces « zones mortes » des océans, eutrophisée, sans plus assez d'oxygène pour faire vivre les espèces habituelles, un désert sous-marin. Les portes containers, cargos, voituriers et ferry qui passent sans cesse n'ont pas l'air d'être gênés.

Nous sommes ce soir bien en Norvège, après une quinzaine de jours sur la route. Nous remplissons nos batteries d'appareils photos dans une petite « hytte » du Hardangerfjord. La mer n'est qu'a quelques centaines de mètres, des vergers orangés recouvrent presque tous les coteaux du fjord et le bois d'un vieux pommier ou d'un cerisier chauffe le poêle suédois en face du canapé.

Nous en prenons plein la vue depuis que nous somme de ce côté de la Baltique. L'automne habille tout, la toundra est une fourrure rousse sur le dos du granite. Les bouleaux, les érables et les chênes sont des bijoux dorés sur le bleu profond des fjords. Demain, nous irons voir Bergen.

Lothe, 25/10

Lysefjord, vers Kjerag, notre Opel Combo "camping-car", route du Ryfilke, feuillage de bouleau à l'automne, le glacier du Folgefonna depuis Trolltunga, début de nuit sur le Hardangerfjord.