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Jonathan Perret

Connemara et Croagh Patrick, entre lacs et pélerins !

3 Août 2013, 14:35pm

Publié par Jonathan Perret

Connemara, le pays où le ciel est dans les lacs.

Depuis quelques temps nous ne savions plus bien où l'on était. Quel était ce pays où nous roulions tous les jours ? Un pays vert, vallonné où le soleil nous laissaient des marques rouges, où, plutôt que l'abri chaleureux d'un pub nous recherchions la fraîcheur des quais et des cours d'eau. Un pays où les conversations entendues étaient plus souvent en espagnol, en français où en allemand. Où les américains prennent leur tour de chant dans les pub en beuglant, au beau milieu d'un bœuf de musique irlandaise.

De Galway on retiendra les pubs bondés, les musiciens dans la rue, des ados qui font du chapeau derrière leurs harpes et leurs violons. On retiendra aussi quelques musées, expos, ouverts pour le Art Festival. On retiendra aussi les toilettes surréalistes de l'école primaire qui abritent les toiles pas du tout surréalistes des peintres locaux.

Nous ne devions y rester que deux nuits, le matin du troisième jour, des gouttes grosses comme des balles de golfe nous ont clouées sur place. La journée se passe entre café et laverie, depuis la salle des machines ont capte internet. Notre dimanche ne tient pas compte des jours de la semaine.

Départ pour le Connemara. La route côtière nous propulse enfin vers l'Irlande attendue. Les prairies brillent des radées de la veille. La côte se découpe, au fond des baies la marée découvre à peine un varech brun orangé qui souligne la terre noire de tourbe qui s'effondre vers l'eau.

On laisse la mer pour l'eau douce au détour d'un versant, en bas d'une route la marée un peu plus basse nous prouve que nous somme revenu au bord de la grande eau. A côté de cette jolie maison en pierre entourée d'un jardin qui la dissimule, c'est la mer qui étend un bras étroit et qui porte la barque colorée qui se balance dans le courant d'air. De l'autre côté, sous le pont de pierre une rivière sombre rejoint la crique. On a du mal à croire que cette petite maison de campagne, crépi blanc à l'ancienne, porte et fenêtres peints en rouge vif à un ponton ouvert sur l'Amérique, et le reste … Les criques laissent place aux lacs. Ourlés d'un vert intense, les miroirs sont dispersés entre les versants plus sombres des anciennes vallées glaciaires. D'un instant à l'autre, d'un lac à l'autre, les lumières renvoyées se transforment. On passe de l'acier poli au bleu nuit, du ciel couvert à un soleil qu'on dirait d'hiver. Quand la brise se remet à souffler la surface se ride et les montagnes redeviennent des modèle uniques. Le temps change le paysage reste.

Pas de difficultés dans le Connemara. Le long de la route qui vallonne on roule, ça défile, on sort la carte de la pochette étanche pour déplier le volet suivant. Michel Sardou nous suit partout, on a beau essayer de le semer on chante, on siffle et on hurle. Est-ce que les touristes français à la terrasse des coffee-shop reconnaissent l'air ?

Ici plus qu'ailleurs chaque maison particulière est un petit commerce. On à vu de tout : « Little Einsteins », cours particuliers, toilettage pour chiens, « Holistic well-being », salons de beauté zens, « Art Galleries », « Hand-made Knitwork », pulls et bonnets des îles d'Aran, et tous les « Coffee-shop », « Pubs » et « B&B » omniprésents sur la route.

Omniprésent aussi les rivières à truites et saumons. Entre deux pontons aménagés par les propriétaires du droit de pêche, hôtels ou fermiers on voit les poissons éclabousser les berges. On croise quelques pêcheurs qui fouettent l'air de leurs soies colorées. Ceux qui ne sont pas au bord de l'eau sont en train de rejoindre en voiture le « beat » pour lequel ils ont payés. Leur cannes reposent sur deux supports, un sur la calandre, un au dessus du pare-brise. Les SUV proprets des clients contrastent avec les vieilles golfes des guides. On mange adossés à une cabane de pêche au bord d'un grand lac bleu foncé.

Finalement notre échappée commence à nous tirer sur les pattes. Deux jours plus tard nous arrivons à Letterfrack. La veille nous avions dormi sur une plage de sable blanc cachée dans les replis de la côte, Ard Bay. A Letterfrack, deux français nous conseillent leur Hostel. On peut y camper pour 10 euros, petit déjeuner inclus. La déco est dingue : les cranes d'une dizaine d'espèces d'animaux sont suspendus à des fils de laines ou abandonnés sur des étagères recouvertes de poussières. Entre vieux livres et fous-de-bassan empaillés on trouve de quoi filer de la laine. Les douches sont en tôles plastique. Pour créer l'intimité, entre les deux épaisseurs, une guirlande de noël bleue clignote. L'ambiance est bonne, on retrouve des forces autour d'un plat de pâtes partagé à 6 ou 7 et d'un jeu de société.

Croagh Patrick, seuls au milieu de 25000 personnes.

Croagh Patrick, un grand tas de cailloux. Une montagne comme en dessinent les enfants : un grand triangle arrondi au sommet. Vert en bas, là où les maigres alpages sont barrés par la cicatrice d'un chemin terreux qui s'élargit avec les années, gris en haut, là où les nuages s'accrochent, le grand pierrier redouté par les pèlerins de ce dernier dimanche de juillet. Sur la carte, à côté du point noir qui représente le sommet : 750 mètres. Ça va, on devrait s'en sortir, même si l'on part du niveau de la mer.

J'ai du convaincre Laurie de venir. Pas trop intéressée à se mêler aux curetons et aux bigots qui viennent prier en groupe là où Saint Patrick est supposé avoir passé 40 jours et 40 nuits il y a 1600 ans, environ. Mes arguments ont touchés, nous avons planté la tente au bord de la mer, à côté d'une vieille abbaye transformée en cimetière. Et le lendemain nous tentons l’ascension.

Altitude 1 m. : départ de la tente. Nous avons failli partir en dessous du niveau de la mer. Nos voisins nous ont prévenu avant que nous montions la tente. Eux-même ont du déplacer la leur, la marée monte jusque dans le champ. Nous leur disons au-revoir, ils nous souhaitent bonne chance. Jason et Noël sont montés la veille, en dehors de la foule. De manière plus authentique. Noël à fait quand même trois allers-retours !

Altitude 3 m. : le parking de l'organisation. Armée, « civil defense », ordre de malte, … les 4x4, les fourgons et même un hélicoptère kaki sont entassés à côté de l'abbaye. Le nombre de personnes mobilisées est impressionnant. Je blague avec un ambulancier qui regarde par-dessus le mur du cimetière : « Vous savez, il n'y plus personne à sauver ici ! »

Altitude 20 m. : le village de Murrisk. Le long de la nationale, un pub, 10, 20 maisons ?, un parking géant et payant et surtout un feu rouge qui laisse une chance aux pèlerins de ne pas rejoindre leur créateur trop vite. Nous avons un peu discuté avec l'homme qui gardait le parking hier. Curieux, sympa, c'est lui qui nous à envoyé vers notre campement. « Tu vas le faire pied nus toi ! ». Il me met au défi. J'ai hésité. L'histoire veut que Saint Patrick l'ai fait pieds nus. J'ai renoncé. Je préfère assurer le coup plutôt que d' avoir à abandonner et remettre mes chaussures en cour de route.

Un groupe qui redescend offre un bâton à Laurie.

Altitude 30 m. : l'appât du gain. Le pèlerin ça rapporte. Pas mal de gens s'improvisent commerçants. En remontant le parking on à un vendeur de burgers, un couple qui vend des bibelots chinois pour catholiques irlandais, deux vendeurs/loueurs de bâtons, plusieurs vendeurs de rafraîchissements, 2 euros la bouteille d'eau de 50 cl, est-ce que je me trompe ou est-ce que hier le carton indiquait 1 euro seulement ? Dans une autre boutique souvenir, le vendeur à une bonne tête. Quand Laurie lui demande s'il veut bien être sur une photo au milieu des croix et des images pieuses, il est tout gêné, se refagotte et sort un sourire pincé. Photo.

Altitude 50 m. : La route goudronnée se termine. Premières marches en traverses de chemin de fer, le chemin est en terre. Ceux qui n'ont pas craqués aux premières boutiques se voient récompensés. Sur le bord du chemin on nous offre des médailles, des jus de fruits, un appentis est transformé en boutique de « littérature religieuse », gratuite !

Altitude 150 m. : Le chemin est encore large. Ceux qui nous doublaient à fond de train font une pose sur un replat. Des dizaines de pulls sont accroché sur le grillage d'une clôture. On avait pensé faire des photos. Nous ne sommes pas seuls à avoir eu la même idée. Tous les photographes du dimanche ( dont nous faisons parti ), ont sorti leurs reflexs. La télé fait des interviews. Je discute avec deux journalistes polonais qui vivent à Dublin et qui travaillent pour un journal polonais. C'est la quatrième année qu'ils sont ici. Ils réalisent une série de portraits sur 5 ans. Tous leurs sujets posent au même endroit le bâton en bois à la main. Je pose pour eux, avant moi une famille probablement originaire d'Asie du Sud-Est fait de même. Ils doivent ranger les appareils photos qui pendent à leur poignets. « trop moderne ». Ils doivent m'envoyer la photo. Pendant que je discute l'hélico est en stationnaire au dessus du chemin. Quand je rattrape Laurie un peu plus haut elle me dit qu'elle à vu une tâche de sang.

Altitude 200 m. : Je double un marcheur qui monte pied nu. 45 ans, physique agricole, costaud mais pas affûté, peau clair, cheveux clairs. J'en profite pour avoir son point de vue. Est-ce que c'est la première fois qu'il le fait pied nu ? « La deuxième ! Il m'a fallu du temps pour ça. » Il rajoute qu'il prend son temps, comme pour s'excuser. « La descente est encore pire ! ».

Altitude 300 m. : Le chemin s'est resserrer. La foule s'embouteille. Certains coupent à travers la bruyère au dessus du chemin. Au moment de le rattraper les pierres roulent sur les marcheurs en contrebas. Étonnant qu'il n'y est pas plus d'accidents. Les « Mountain Rescue » allongés sur l'alpage à altitudes régulières portent tous un casque.

Altitude 400 m. : Premier ressaut. Dans une cahute de pierre des toilettes ont été aménagés. Pas besoin de panneaux, même dans le brouillard on les trouverait à l'odeur. Dans une autre construction de fortune. Le toit en bâche est lesté de sacs de cailloux. On vend des barres de céréales et des sodas. Les prix sont fous m'ont prévenu les journalistes polonais.

Altitude 450 m. : A l'autre bout du plat, le pierrier commence. Les secours ont leur tente orange planté là. Comme une allure de camp de base.

Altitude 550 m. : Première station. Au pied d'un grand cairn une plaque de bronze explique la marche à suivre : « Tourner 7 fois autour, et réciter 7 « Notre Père », 7 « je vous salue Marie » et un « Creed ». On se rend compte que ceux qui tournent autour de la station ont un chapelet à la main, marmonnent, certains tout au long de la montée, plusieurs sont pieds nus. Laurie repère un vieux qui fume la pipe moitié allongé contre un muret de pierres qui semble avoir été fait pour lui. Elle demande sa permission. Photo. Le vieux est très content d'être pris, il s'applique à faire sortir de la fumée de sa pipe.

Altitude 600 m. : Le pierrier. Je marche sur les grosses pierres. Un peu en dehors du sentier. C'est plus stable. J'écoute autour de moi. Les voix se sont tues. On entend les pierres qui gémissent sous les pas des marcheurs. Le vent apporte leur odeur, sèche, de poudre. C'est raide. Les cailloux sont encore assez gros pour ne pas faire mal aux pieds. C'est un peu plus haut que ça deviendra plus compliqué pour les puristes « bare foot ». Quand les pierres viennent écraser les orteils et entailler la plante des pieds qui dérapent.

Altitude 700 m. : Dernière baraque des marchands du temple. Les bouteilles vident et les papiers de barres chocolatées sont au pied du mur de pierre. Au prochain coup de vent elles seront dispersées sur la campagne alentour. Malgré les panneaux qui enjoignent les pèlerins à garder Croagh Patrick, the Holy Mountain of Ireland « Litter free », les habitudes ne se défont pas facilement.

Altitude 750 m. : Le sommet. La chapelle blanche où se relaient des curés de toutes les couleurs. La messe est diffusée sur des hauts-parleurs. De chaque côté une porte. Avec une file d'attente de plusieurs minutes devant chacune d'elle. Sur celle de gauche il est écrit « Confessions ». La diversité de personnes est fantastique. Tous ages, toutes conditions sociales, les pèlerins viennent de tous les contés du pays. Des jeunes filles se recueillent et prient à genoux. Des anciens tournent autour d'un cercle de pierre. Des femmes portent un T-shirt « marche contre le cancer du sein ». Certains sont venus à pied depuis leurs contés. Certains sont montés en chaussures de randonnée ou en baskets mais les autres sont en bottes de caoutchouc, en chaussures de ville, en Mocassins, en Doc-Marteen's roses, … Certains portent un ciré, d'autre sont en costume du dimanche, d'autres encore sont en chemisette à carreaux dans la forte brise Irlandaise. En redescendant on croisera quelques « cagoles » qui mis à part leurs pieds nus pleins de terre aux ongles peints n'auraient pas dépareillés sur le vieux-port. Aucun « traveller » les « gens du voyage » irlandais n'aurait manqué le rendez-vous.

La vue sur la baie en contrebas est magnifique. Entre les bans de brume on admire toutes les petites îles en demi-lune de Clew Bay. Il paraît que John Lennon en avait une à lui. Devenue un paradis pour les phoques.

L'après-midi nous rejoignons Jason et Noël. Ils nous remplissent de thé et de biscuits. Le soir l'ombre des croix se projettent sur les croix des tombes. Dans le soleil couchant, au ras de l'eau qui se rapproche, nous feront un feu de camp.

À Keel, le 31 juillet 2013, juste avant d'avoir à transbahuter la tente qui bien cachée au fond d'une dépression est menacée par l'eau de pluie qui remplit ladite dépression !!

Plongeoir de Galway; Les barques de Michel ?!; Rivière à saumon, Avant Achill Island, Toilettes de l'école de Galway.
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