Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Jonathan Perret

Demain, la Loire. Tu Bluffes Marcigny !

24 Mai 2013, 18:11pm

Publié par Jonathan Perret

Demain, la Loire !, tu Bluffes Marcigny.

Marcigny en vue ! Sur la carte en tout cas. Juste de l'autre côté du Beaujolais. On passe la Dombes, ce soir on dort de l'autre côté de la Saône et demain Marcigny, la Loire, les canaux et leurs sentiers de halage goudronnés jusqu'à l'Océan, et au-delà !

Ça c'est le programme. Théorique, sur la carte, à vue. En vrai c'est un peu plus long. D'accord, en sortant de Bourg-en-Bresse ça déroule. Petite montée, petite descente, ça vallonne tranquille et tout droit. On file entre étangs et villages. Les noms s'enchaînent de manière assez comique. Alors on les enfile comme des petites perles sur un collier souvenir : L'étoile, la Découverte Capitale. On est le long d'une grosse route mais c'est dimanche et tout le monde s'arrête manger chez sa maman à midi et on à deux heures quasiment seul sur la route. La voie verte la plus large du monde. Petit à petit la Dombes laisse la place à des champs cultivés. Belle lumière sur les champs de blés. Les ornières des tracteurs n'ont laissées que deux sillons au travers des épis gonflés par le vent. Leur belle couleur vert clair de printemps se détache sur le ciel bleu-gris.

On arrive à la Saône. On la traverse et depuis le pont on voit ses eaux boueuses qui avancent mollement. Repaire de Silures. On voit mal ce qui pourrait vivre d'autre dans ce courant épais et sombre. En cherchant un coin pour dormir on tombe sur un homme qui semble discuter avec son cheval. Le cheval ressemble à Petit Tonnerre, en moins blond, l'homme à Asterix, en plus grand. Sympa en tout cas, l'homme. Après avoir discuté quelques minutes il nous invite à camper dans le jardin. Il nous offrirait bien une partie du champ du cheval mais il a été obligé d'en condamner une partie. Toute la partie basse est imbibée. L'eau courante, le soleil pour prendre le thé, quelques moutons pour fixer l'attention du chien qui se l'ai coulé douce aujourd'hui et on dort bien au milieu des arbres du jardin, dont un cerisier qui ne promet pas grand chose pour cet été. Demain, Marcigny, la Loire !

Départ pour Villié-Morgon. Une belle journée pour attaquer les coteaux du Beaujolais. Ça ne monte pas raide, on a la caisse, le chien court et soulage tout le monde et le moral est aussi haut que le soleil. On arrive difficilement à décoller tôt. La tente, le tarp, transférer le contenu des sacoches et recharger la remorque, en plus d'un réveil pas trop bruyant, et du petit déjeuner à base de beurre de cacahuètes, on met facilement entre une heure et une heure trente tous les matins.

On passe les vignobles sans savoir dans lequel s'arrêter. Surtout que l'on croise régulièrement des extraterrestres en combinaisons étanches armés de pulvérisateurs qui envoient du brouillard sur les vignes. Ça donne pas trop envie.

On finit par s'arrêter dans une exploitation Bio. Bon accueil et bon vin, on discute. Traitements, préparation du terrain, conversion, humidité et sulfites. Son terrain est tellement « vivant » que lui ne peut plus passer avec les machines sur le terrain pour mettre sa bouillie bordelaise. Les roues s'enfoncent et labourent tout. Contrainte du Bio, l'avantage c'est qu'il « ne craint pas la sécheresse », le sol est capable de mieux stocker que ceux de ses voisins, « ou le sol est tout orangé ».

C'était bon ce coup de Morgon mais après c'est compliqué. Laurie à bien tout recraché mais elle repart en zigue-zague. Moi, je n'ai plus de cuisses. On s'arrête au bord du chemin et on se fait le premier pique-nique au soleil du voyage. Quand-même ! Le temps tourne au mieux pour quelques heures.

L'après-midi est difficile d'autant plus que ça monte. On fait notre petite conférence avec un groupe de vieux en goguette. Cents questions s'enchaînent : « 6 mois ? Mais comment vous faites ? », « Et vous êtes passé par où alors après Nantua ? Parce que je fais un peu de vélo aussi ... », « et le chien, il vous suit tout le temps ? », « on croyait que c'était un bébé dans la remorque ! ». Un condensé des questions habituelles mais tout en même temps. J'essaie de tenir le crachoir pour nous faire offrir un café mais je rate mon coup. Tant pis ! On ne reconnaît plus les stars à leurs justes valeurs. J'ai les chevilles qui enflent pas seulement à cause du dénivelé !

Bivouac humide dans la forêt sur une petite route forestière que nous a indiqué le viticulteur. Demain, Marcigny, la Loire !

Départ dans le brouillard. Ça pique les doigts dans la descente. On s'arrête à un office du tourisme. « Vous descendez jusqu'à la Clayette – prononcer la Clai'tte – et après c'est plat, on appelle ça la plaine de la Loire. » Tu parles d'un plat. Après la Clayette le petit col nous casse déjà bien un peu et en guise de plat on a une alternance de collines et des vaches partout. Jusque autour des petits châteaux. Ça sent le Charolais, le Brionnais en fait. Et ça vallonne, toujours, sous la pluie, toujours. Toute la journée, bien régulièrement. A la Clayette je coince la remorque entre deux rochers que je croyais un peu plus écartés. Joli plongeon, le juge espagnol donne un 8. En partie pour la réception à plat. Je me suis mis le genou dans le guidon et je gueule un bon coup pour faire passer. Dans l'action je casse deux rayons. La château au bord du lac m'intéresse moins tout à coup !

Journée haute en rebondissements. Je suis derrière quand je vois Laurie aller plus vite que d'habitude dans la descente, bizarre. Surtout qu'elle laisse traîner ses pieds sur le goudron.

Je me rappelle d'un coup qu'elle s'est plaint toute la journée que ses freins marchaient moins bien. Ils ont finis par ne plus marcher du tout ! J’essaie de la rattraper, le chien ne comprend pas pourquoi je veux l'abandonner et on se retrouve tous les trois à 35 à l'heure sous l’œil sceptiques des vaches trempées dans leurs champs boueux.

Laurie crie qu'elle ne peut plus freiner et moi je lui crie que ça finira par remonter. Avant la Loire j'espère.

Au fond d'un vallon on finit par s'arrêter. On est à bout de nerfs, trempés, fatigués. Une voiture rentre dans une cour de ferme à côté. Laurie va le voir et on dort dans le « tunnel » qui fait office de grange. Après une telle journée c'est le grand luxe. On finit l'après-midi à boire du thé, réparer les vélos, à profiter de l'ambiance pour faire des photos et à discuter avec le jeune agriculteur qui nous a offert l'hospitalité.

« Ceux là sont nés hier. Ça doit leur faire bizarre de passer de 39,5 à 8 degrés la nuit. » Tu m'étonnes. Ils n'ont pas l'air de s'éclater les petits veaux. Un des trois reste collé à la haie qui délimite le terrain sans avoir du tout l'intention de laisser sa place. Tout autour de nous c'est un grand bocage. Des champs entourés de haies bien denses partout.

« - C'est juste en dessous que la race est née, y sortait que des vaches blanches et … pis voilà.

- parce qu'on sait exactement où est née la race ?

- oui, oui, dans les bâtiments juste en dessous. »

C'est vrai qu'on suivait un panneau « site protégé », c'était donc ça.

« -Jamais tu verras un pays avec autant de vaches dans les champs !

- pas trop humides les champs ?

- Pas trop, on a de bons terrains. De l'autre côté de la route c'est différent, j'avais des vaches là-bas. Je les ai retirées, elles avaient de la boue jusque là. »

Il me dit ça en montrant ses genoux.

Le soir je me rends compte que dans le tas de gravas dans le fond de la cour, sur un caillou sur deux il y a un fossile d'ammonite ou des coquillages, classe les gravats !

On n'est toujours pas à Marcigny, demain peut-être, on en est moins sûr du coup … pendant la soirée le chat vient nous espionner. On l'appelle Marconi du coup. Tu bluffes Marconi !

Finalement on ne sera pas à Marcigny ni le lendemain, ni plus tard. L'agriculteur nous fait passer par Oyé et Paray-le-Monial. Ce qui fait que l'on rattrape enfin les canaux de nos rêves un peu en aval de Marcigny !

La journée est top. Pas de pluie, ou presque, les canaux, la moyenne qui remonte, le chien qui peut courir en libre et un bivouac au bord de la Loire qui envahit toutes ses berges.

Les deux journées suivantes s'enchaînent dans les contrastes. Bords de canaux mais aussi campagne vallonées, froid devant face à la pluie et au vent et chaud dans le dos au soleil du matin. Bivouac au bord de l'eau.

Aujourd'hui en arrivant à Nevers on réalise que c'est la première fois que l'on démonte et remonte la tente au sec dans la même journée. Incroyable. On aura quand même pris une bonne averse de grêle sur la route. Juste pour le plaisir.

Deux jours à Nevers pour se reposer et on repart. Cette fois on devrait suivre la Loire jusqu'à l'embouchure. Si les chemins ne sont pas inondés …

à Nevers, le 24 mai.

Extraterrestres fraîchement débarqués, Ambiance dans le tunnel, Charôlaise et son veau de deux jours, Bocage Charôlais, Rîves de Loire en crue, Bottes.
Extraterrestres fraîchement débarqués, Ambiance dans le tunnel, Charôlaise et son veau de deux jours, Bocage Charôlais, Rîves de Loire en crue, Bottes.
Extraterrestres fraîchement débarqués, Ambiance dans le tunnel, Charôlaise et son veau de deux jours, Bocage Charôlais, Rîves de Loire en crue, Bottes.
Extraterrestres fraîchement débarqués, Ambiance dans le tunnel, Charôlaise et son veau de deux jours, Bocage Charôlais, Rîves de Loire en crue, Bottes.
Extraterrestres fraîchement débarqués, Ambiance dans le tunnel, Charôlaise et son veau de deux jours, Bocage Charôlais, Rîves de Loire en crue, Bottes.
Extraterrestres fraîchement débarqués, Ambiance dans le tunnel, Charôlaise et son veau de deux jours, Bocage Charôlais, Rîves de Loire en crue, Bottes.

Extraterrestres fraîchement débarqués, Ambiance dans le tunnel, Charôlaise et son veau de deux jours, Bocage Charôlais, Rîves de Loire en crue, Bottes.

Attention aux flammes dans le tunnel, Séance photo, 1ère écluse, Banc sauvage et le Soleil !, Voie verte, Bivouac de rêve, A l'assaut du Beaujolais, Retour sur le chemin parcouru, Réparations.
Attention aux flammes dans le tunnel, Séance photo, 1ère écluse, Banc sauvage et le Soleil !, Voie verte, Bivouac de rêve, A l'assaut du Beaujolais, Retour sur le chemin parcouru, Réparations.
Attention aux flammes dans le tunnel, Séance photo, 1ère écluse, Banc sauvage et le Soleil !, Voie verte, Bivouac de rêve, A l'assaut du Beaujolais, Retour sur le chemin parcouru, Réparations.
Attention aux flammes dans le tunnel, Séance photo, 1ère écluse, Banc sauvage et le Soleil !, Voie verte, Bivouac de rêve, A l'assaut du Beaujolais, Retour sur le chemin parcouru, Réparations.
Attention aux flammes dans le tunnel, Séance photo, 1ère écluse, Banc sauvage et le Soleil !, Voie verte, Bivouac de rêve, A l'assaut du Beaujolais, Retour sur le chemin parcouru, Réparations.
Attention aux flammes dans le tunnel, Séance photo, 1ère écluse, Banc sauvage et le Soleil !, Voie verte, Bivouac de rêve, A l'assaut du Beaujolais, Retour sur le chemin parcouru, Réparations.
Attention aux flammes dans le tunnel, Séance photo, 1ère écluse, Banc sauvage et le Soleil !, Voie verte, Bivouac de rêve, A l'assaut du Beaujolais, Retour sur le chemin parcouru, Réparations.
Attention aux flammes dans le tunnel, Séance photo, 1ère écluse, Banc sauvage et le Soleil !, Voie verte, Bivouac de rêve, A l'assaut du Beaujolais, Retour sur le chemin parcouru, Réparations.
Attention aux flammes dans le tunnel, Séance photo, 1ère écluse, Banc sauvage et le Soleil !, Voie verte, Bivouac de rêve, A l'assaut du Beaujolais, Retour sur le chemin parcouru, Réparations.

Attention aux flammes dans le tunnel, Séance photo, 1ère écluse, Banc sauvage et le Soleil !, Voie verte, Bivouac de rêve, A l'assaut du Beaujolais, Retour sur le chemin parcouru, Réparations.