Cheveux dans le Vent et Sable dans la Tente.

Vent dans les Cheveux et Sable dans la Tente.

Ce soir on dort au bord de la côte, comme presque tous les soirs depuis que l'on est en Bretagne. C'est le paradis du camping sauvage, même si le conservatoire du littoral doit voir les choses sous un autre angle ! On est protégé du vent par un joli talus d'herbe bien souple où il fait bon se coucher dedans, un bol d'infusion à la main et dans notre dos la marée découvre doucement les premiers blocs de granit rose dont on nous parle depuis un certain temps. Le ciel est gris comme l'océan et le vent essaie de décourager les promeneurs. Tout à l'heure, sur les blocs du gouffre de Plougrescant, au dessus du ressac que les rafales soulevaient, deux violonistes jouaient pour les goélands en suring, perchés sur une petite terrasse d'herbe à l'abri de la foule de camping-caristes.

Ce soir nous avions le pompon du bonnet dans le vent mais les fesses bien calées sur un tabouret pliable. On s'embourgeoise, on se camping-carise même on pourrait nous dire. 500 grammes d'acier et de tissus pour avoir les fesses au sec et les jambes dépliées. On a pesé le pour et le contre et finalement on a décidé de lester Laurie, qui est reparti de la Co-Per marine de Tréguier avec les deux tabourets de chaque côté du bidon de croquettes.

Les tabourets, c'est l'effet Ludo, dégats collatéraux de trois jours de discussions passionnées et de bon petit plats à côté de Pontivy. Entre gigôt d'agneau, saumon sauvage et pigeon à la carabine on à fait le plein d'idées nouvelles. Entre la spirale permacole et la charpente à la hache on à réussi à équiper mentalement un moteur stirling avec une parabole solaire et à débattre jumelles à la main de la présence de pingouins ou de guillemots sur les falaises du cap Fréhel. Tout ça en comparant les mérites d'un an autour du Monde et de six mois autour de l'Europe un verre de « chist per » à la main.

La Bretagne c'est beaux comme les gens qui y vivent. Visages burinés, cheveux gris qui ne se soumettent pas, sourires derrière les murets de pierres sèches envahies de fleurs colorés. Les maisons se serrent le long des allées qui mènent aux caps et pointes où l'on trouve toujours un carré d'herbe pour planter les sardines.

Face à la mer on campe en regardant tous ces îlots qui sortent tour à tour de l'eau et y rentrent quelques heures plus tard. A peine le temps de les explorer qu'il faut faire demi tour, regagner la terre ferme. La mer ne se dévoile pas en une fois. Elle garde ses petits secrets, plages éphémères et gardes-manger pour couche-tard. La vase brille et les trous d'eaux nous renvoient la lumière d'un soleil gris qui lui aussi ne se montre que quelques heures par jour.A contre jour, on s'amuse à prendre en photo ses voiliers qui comme las se couchent sur le côté, repoussé par leur quille. Garante de leur équilibre à marée haute, elle font grève à marée basse.

On traîne doucement notre chaland pour ne pas arriver trop tôt au port. Le bruit des vagues berce la jolie mélancolie Bretonne que l'on prolongera jusqu'au 28. Après c'est le ferry et la verte Irlande sous nos roues.

Le Gouffre, le 20 juin 2013.

Solitaire sur un Plage du Cap Frehel, Chalutier, Ressac, Livingstone ?, Ambiance Nordique près de Pordic, Sirène, Inukshuk en Vacances à Kermouster, Bateau Ivre.

Avec Ludo vers le Cap Frehel, Pierre Loti, Brossage de Dents Sauvage, Django et ses Chaussons, Contempplation, Conservateurs du Littoral !

La Loire, la Bretagne et l'Irlande à Vélo avec un Chien, la Carte.

La carte de l'itinéraire :

http://jonathanperret.over-blog.com/la-loire-la-bretagne-et-l-irlande-%C3%A0-v%C3%A9lo-avec-un-chien-la-carte

La carte ! qui déroule, qui déroule !