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Jonathan Perret

Western Argentino

6 Mai 2013, 17:24pm

Publié par Jonathan Perret

Bahia-Creek, après 140 km plus ou moins désertiques le long de la côte Est-Patagonne.

J'ai rencontré l'Espagnol dans le train. Son visage, marqué par les rides secrètes que le désert lui avait infligé se détachait dans la semi-obscurité du compartiment. Les rayons du soleil qui s'échappaient des volets ajourés jouaient sur lui. Après quelques phrases banales d'introduction nous comprîmes que nous poursuivions le même but.

Par chance il connaissait déjà la zone. Je dépliais la carte sur les sièges de vieux cuir. Régulièrement nous chassions de la main le sable qui, en volutes, s'abattait sur le papier usé.

L'Espagnol me montra un chemin côtier qui ne devait pas être plus long que trois doigts collés de sa main. Il me faudra pourtant une semaine pour le parcourir me dit-il.

Enfin, le train s'arrête pour la dernière fois. Nous sortons.

L'Espagnol, Eddy, mais je ne connais pas encore son nom m'aide à fixer les sacs sur Velasco qui piaffe en sortant du wagon à marchandises. L'air est chaud mais sec. Enfin je sors du marais ambiant qu'est l'atmosphère de Buenos-Aires.

A peine plus loin que la sortie de la gare des policiers en civil nous stoppent et nous vident nos sacs.

Je sens la voix d'Eddy mal assurée. Que cache-t-il derrière la barbe qui empiète sur son visage ?

Finalement, déçus, les flics nous laissent filer sans rien avoir trouvé.

Notre paire n'a pas l'air d'être au goût de l'administration de la ville. Nous traverseront le rio chacun de notre côté. En face, c'est Viedma, la province du Rio-Negro, plus tranquille me dit Eddy.

Nous nous séparons. En tête, j'ai le nom d'Ariel Lappa. Quatorze ans qu'il vit sur les falaises côtières, à veiller sur les lions de mer. Chez lui, j'aurais de quoi me reposer.

Je dors à Viedma et je file avec Velasco. D'abord le long du rio, puis, c'est la mer, toujours à main gauche, sur 60 kilomètres.

De petits perroquets m'accompagnent. Ils volent en formation mais battent des ailes à une cadence qui ne laisse pas présager l'animal migrateur.

Ariel me reçoit en hôte de choix. Je mange et je bois à satiété. Derrière le loup de mer, se cache un cuisinier surprenant. Parmi les cranes d'otarie et les vertèbres de baleines, Ariel me parle de l 'Argentine, de la Patagonie, de l'Antarctique du coucher de soleil et de jeunes filles.

« Dans le désert tu ne peux pas te rappeler ton nom. Après deux jours ma peaux commence à virer au rouge ».

Le lendemain je m'engage sur la mauvaise route de gravier et de sable qui doit me mener 70 kilomètres plus loin, à Bahia-Creek.

Ariel Lappa, Les Dunes de la côte autour de Bahia-Creek, la Piste sous les Yeux des Vautours, Traces de Dinosaures Fossilisées au Nord de la Péninsule de Valdez, Paysage de la Pampa depuis le Train.
Ariel Lappa, Les Dunes de la côte autour de Bahia-Creek, la Piste sous les Yeux des Vautours, Traces de Dinosaures Fossilisées au Nord de la Péninsule de Valdez, Paysage de la Pampa depuis le Train.
Ariel Lappa, Les Dunes de la côte autour de Bahia-Creek, la Piste sous les Yeux des Vautours, Traces de Dinosaures Fossilisées au Nord de la Péninsule de Valdez, Paysage de la Pampa depuis le Train.
Ariel Lappa, Les Dunes de la côte autour de Bahia-Creek, la Piste sous les Yeux des Vautours, Traces de Dinosaures Fossilisées au Nord de la Péninsule de Valdez, Paysage de la Pampa depuis le Train.
Ariel Lappa, Les Dunes de la côte autour de Bahia-Creek, la Piste sous les Yeux des Vautours, Traces de Dinosaures Fossilisées au Nord de la Péninsule de Valdez, Paysage de la Pampa depuis le Train.

Ariel Lappa, Les Dunes de la côte autour de Bahia-Creek, la Piste sous les Yeux des Vautours, Traces de Dinosaures Fossilisées au Nord de la Péninsule de Valdez, Paysage de la Pampa depuis le Train.